[Live Report] Colin Stetson & London Philarmonic Orchestra pour la BO d’Hereditary + Colin Stetson (solo)

Il n’a pas fallu attendre six ans pour voir Hereditary rejoindre le rang des classiques modernes. Non seulement pour avoir participé à l’émergence de l’elevated horror qui est au comics ce que sont les romans graphique, une catégorie pour rassurer les prétentieux/prétentieuse de ne pas avoir succombé à un genre crasse et continuer de dédaigner le reste, mais pour avoir permis a Colin Stetson, compositeur de la BO d’acquérir la notoriété suffisante pour le voir interpréter sa musique, en solo, et ensuite avec l’aide d’un orchestre, sur les planches du prestigieux Barbican de Londres!

La soirée commence donc avec un set d’une demi-heure de Colin Stetson en solo avec ses instruments où de nombreux micros ont été disposés pour faire de ses imposants saxophones autant des instruments a vent que rythmiques quand ils pressent les valves de l’instrument. Puis, a l’aide d’un micro sur sa gorge, et d’une technique de respiration accomplis, il s’accompagne au chant tout en même temps de façon a créer un murmure fantomatique a chaque inspiration. Son utilisation atypiqye d’un instrument comme son imposant saxophone bariton, le voit sortir des drones digne d’un didgeridoo suivis de mélodies ténébreuses accompagné d’un grondement digne d’un coeur venu nous mettre en garde sur la suite du programme.

L’aimable et souriant musicien aux bras épais se retire néanmoins sous les applaudissement pour se préparer en compagnie à rejoindre un orchestre de violon, violoncelles, trombone et d’instrument rythmique semblable a des cloches a l’allure tibétaine où il occupe une place paradoxale entre la soliste et la présence sinueuse et insidieuse que la musique occupe elle-même dans la dynamique du film. Décrite par le musicien lui-même comme « une cinquième présence entre les personnages », Stetson joue ainsi sur un registre placé en dessous du reste de l’orchestre. Jamais absent mais souvent imperceptible jusqu’à ce qu’il nous rappelle sa présence de manière dramatique.


Placé sur le côté gauche de la scène, un peu à l’écart de l’orchestre, mais les yeux rivés sur le chef d’orchestre et les vagues que celui ci évoque avec un jeu de bras fascinant, il accompagne des compositions réminiscentes du travail de Krzysztof Penderecki (Threnody to the victims of Hiroshima) et de John Carpenter (Halloween) pour évoquer les nombreuses scènes iconiques évoqués par des projections de photo derrière l’orchestre. A coup de cordes pincées et de frottement de cordes, les musiciennes et musiciens se conjuguent pour créer le malaise évoqué par les compositions pour n’être interrompu régulièrement que par les applaudissements d’un public captivé et admiratif.

A l’issu du spectacle, seul reste néanmoins comme témoin du succès retentissant de cette représentation que le grand sourire sur le visage d’un Colin Stetson satisfait d’avoir pu recréer sur scène des compositions enregistrés en studio sans avoir songé se retrouver un jour en si bonne compagnie pour rendre hommage à un aussi grand film et une bande originale tout aussi mémorable