Blu & Shafiq Husayn (Nature Sounds, 2024)

Predator 2 et Robocop, deux classiques du cinéma d’action dont le futur avait en commun une chose: des guerres de gang infinis et endémiques. A Los Angeles, au sommet du conflit entre les Blood et les Crips, l’affrontement sanguinaires ne semblait jamais se terminer sans que la solution policière ne semble arriver a y mettre un terme (grosse surprise).

Citoyen de Los Angeles, Blu s’adjoint de nouveau avec le producteur Shafiq Husayn pour un album où on le retrouve a son meilleur. Que ce soit sur No York ou A long red hot Los Angeles Summer (avec Oh No), Blu brille le plus souvent avec des thématiques urbaines. L’histoire de Los Angeles et les influences G Funk (CA all day) ou reggae (LA summer) réussissent beaucoup plus a Shafiq Husayn dont l’album précédent avec Blu, le lofi The Blueprint, ne manquait pas de charme pour peu que l’on goutte au grain de production avec lesquels l’étudiante bien connu des instrumentaux pour étudier aurait eu bien du mal a se concentrer pour réussir ses examens.

Avec son approche historique, Out of the blue voit le duo retracer un peu de l’histoire des gangs de Los Angeles sans les critiquer, ni les idolatrés. A la place il témoigne de son regard sur les évènements de l’époque entre l’admiration et la crainte pour sa vie et celle de ses proches. Cette contradiction, l’incartade a la production de Shafiq Husayn sur le monumentale I’m G (OMG) de Dibia$e (publié en instrumental sur l’excellent album Looney Goons du producteur) l’incarne a merveille sur un album qui ne manque pas en qualité.

Avec de nombreux invités originaire de Los Angeles, le disque dresse un portrait sonore représentatif de la vitalité de la scène de la côte ouest des états unis. On retrouve ainsi un peu de la richesse sonore de l’album No York, l’un des sommet créatif de la carrière de Blu, et permet de faire de ce voyage en décapotable aux pneu rebondissant un voyage riche, tout comme les styles de beat et de samples employés par Shafiq Husayn au cours du disque.

Voyage sonore, Out of the blue n’est pour autant pas une machine a voyager dans le temps tant elle porte un regard mêlé de nostalgie et d’amertume sur toute une époque. Quand sur Red, white and blue, Blu souligne qu’avec la fin du conflit entre Blood et Crips le terrorisme a alors changé de visage, il souligne que si le conflit a definit la vie des habitants de Los Angeles, le système policier a ensuite trouvé une autre cible contre lequel mener sa guerre et depenser des budgets toujours grandissant.

Avec maturité et une créativité sans fin, Out of the blue s’inscrit comme une étape mémorable de la carrière de Blu et de Shafiq Husayn et rappelle, si besoin est, le talent de ces musiciens et l’importance de la contribution de Los Angeles a l’histoire du rap.