Bob Vylan – Humble as the sun (Ghost Theatre, 2024)

Leur nom les associe aux années 60 mais la musique de Bob Dylan fait plutôt partie de l’héritage de la fin des années 90 avec sa fusion de rock, de musique électronique et de rap tout droit issue d’une rencontre Prodigy, les Chemical Brothers (Right here reprends aussi un sample popularisé par Fatboy Slim) et Roots Manuva. Avec son mélange d’instruments live et de boucles, le duo guitare/voix et batterie a tout compris de l’énergie du rock pour la mixer dans une fusion avec un chant rappé.

Sur chaque morceau le groupe fait part de ses revendications claires (Got a message for the thieves in palace / We want our jewels back dans Reign, Sunday roast, choking down some gammon / All these rules, things he just can’t say, he just can’t understand them dans He’s Man) avec une éloquence enrage réconfortante dans un monde où l’on garde ses opinions politique en dehors de son expression artistique et ou les experts pour analyser le propos et séparer les actions des artistes avec une précision chirurgicale courent la rue.

Le talent du co-producteur Jonny Breakwell (Travis, Dizzee Rascal…) au côté de Bob Vylan a permis au duo de donner à leurs brûlots un gloss pop sans rien faire disparaître de leur revendication politique. Que ce soit avec un humour acide (Hunger games, He’s a man) ou une passion communicative destiné à être repris en chœur par des foules de festival (I’m still here, Makes me violent),

Avec sa fusion à la fois unique et familière, Humble as the sun embrasse toutes les facettes des musiciens plutôt que de les caricaturer. Pourtant caché par des pseudonymes, le duo se dévoile avec sincérité tout au long de morceaux impeccables que l’on a envie d’apprendre par cœur tels des profession de foi et faire de ce disque le programme d’un nouveau mouvement social et politique urgent.