Pissed Jeans – Half-divorced (Sub pop, 2024)

La trajectoire normale du rockeur démarre d’abord par un un pic suivis d’une lente descente vers le calme plat, la répétition, une tentatives de capturer la gloire d’antan motivé par le dénis du poids des années jusqu’à ce qu’il fasse effet et pousse les vieux enragés vers la retraite et/ou l’écriture d’une autobiographie.

Si beaucoup partage cette destinée familière au point de paraître pré-ordonné des la naissance de nombreux groupes, on a oublie de faire passer le mémo a Pissed Jeans dont le sixième album les voit partir pied au plancher pour un album entre noise rock et hardcore. Sans avoir montrer de signe de fatigue sur leur disque précédent, on était pas en mesure d’attendre de la part de la formation un titre assez féroce pour rivaliser avec la discographie récente de Converge, ni une enfilade de morceaux d’à peine plus d’une minute pour douze chansons en trente minutes.

Rare sont les groupes a se retrouver cote a cote avec les groupes de hardcore documentes par Hate5Six, et Pissed Jeans fait pourtant partie de cette catégorie exceptionnelle. La saturation, Pissed Jeans en use et abuse pour des titres de punk rock fiévreux (Sixty-two thousand dollars in debt) ou quand il s’agit de faire piétiner ses riffs jusqu’à les dissoudre dans un mur de bruit blanc (Anti-sapio). Une passion dévorante compensée par des refrains d’alcooliques enivrant (Moving on) capable autant de séduire les intellectuels fans de Idles que les coraux les plus nerveux.

Dans toutes les moyennes, il y a des exceptions dont l’entêtement à défier les attentes a de quoi nous redonner foi dans le rock. Avec Half-divorced, Pissed Jeans affirme son appartenance à ce groupe de musiciens toujours prêt à défier les normes et tracer sa propre route. Noise, punk, hardcore et rock, Pissed Jeans les fédère tous pour un disque débridé tout bonnement parfait.