Knoll – As spoken (Self released, 2024)

Trouver son identité peut être une longue traversée du désert auquel nombreux s’exercent et beaucoup échouent. Si vous vous souvenez de ma précédente chronique d’un album de Knoll, vous savez déjà où je veux en venir. Full of Hell. Une ressemblance néanmoins pas préjudiciable puisque leur musique leur a permis de participer au Roadburn, tourner en Europe et développer ainsi leur son.

Trois ans plus tard, l’influence est toujours là, mais en bonne compagnie. Loin d’être confiné au grindcore et au noise, les touches death metal déjà présentes auparavant ont pris le dessus jusqu’à évoquer le travail des australiens de Portal, les tentacules et autres horloges sur la tête en moins. Le croisement des deux styles, frénétique et labyrinthique, donne ainsi beaucoup plus d’originalité au son de Knoll et leur permet de développer enfin une identité propre.

Loin de rejoindre l’univers Lovecraftien des Australiens, As Spoken n’oublie pas son humanité. Les contorsions guitaristiques sont autant de claques au visage qui ne cessent de vous désorienter. Les quelques interventions au saxophone complimentent aussi admirablement les grognement strident et permettent d’élever la tension omniprésente tout au long de l’album. Plutôt que de s’effacer derrière un univers mystique, Knoll propose une musique extrême où l’émotion prime au lieu d’être consumée par la technique nécessaire à l’exécution de tels morceaux.

Knoll a enfin réussi son périple à travers le miroir de la couverture d’As Spoken et en ressort tout à la fois recomposé et déformé sous une identité bien plus prenante. Plus besoin de chercher les ressemblances, l’essence du son des texans se trouve maintenant le chaos. Le début d’une nouvelle aventure beaucoup plus passionnante commence aujourd’hui.