Neck Deep – Neck Deep (Hopeless Records, 2024)

A symptom of this state / A consequence of madness / An overwhelming sense of an underlying sadness / The rain on the parade will only soak the ballots / The kids are wide awake /And they rage against the palace /Someone save us (extrait de We need more bricks).

A lire les pages de Kerrang! dans les années 2000, on aurait pu croire que le pop punk dominait les ondes et les chaînes de télévisions. L’Angleterre, dans son isolement géographique et sa passion à jamais invaincu pour le rock, n’ont jamais cessé de trouver dans le pop punk un exutoire national en apparence universel. Des groupes comme Bowling for Soup, Something Corporate ou A ont ainsi pu trouver un auditoire enthousiaste à leur trois riffs et leur chansons calibrées pour accompagner des millions de saisons de Jackass tandis que le reste du monde s’était contenté de Blink 182.

Cette passion, la nouvelle génération du royaume uni la partage encore au vu du succès des gallois de Neck Deep dont le concert parisien se tenait à la Machine du Moulin Rouge avec une capacité max de 800 personnes, tandis que la date londonienne est programmé à l’immense Alexandra Palace qui ne passe en revanche au rouge qu’au delà de 10 000 individus! Pas de doute, Neck Deep a encore de beaux jours devant eux dans leur pays natal. Si le palais royal ne sera sûrement pas pris d’assaut par les fans de Neck Deep à l’écoute de We need more bricks, ils feront sûrement le déplacement pour faire résonner ceux de l’AliPali.

L’album éponyme dont ils sont l’auteur ne risque en tout cas pas de leur faire perdre des fans. Parfait condensé de pop punk, quelque part entre le skatecore de Nofx et les mélodies entêtantes de Blink, les gallois jouent une musique assez touchante et inoffensive pour conquérir plusieurs générations de fans du genre. Ils évitent aussi le souci majeur des groupes du genre dont l’humour de cours de récré pouvait très vite fatiguer une fois après la disparition des premiers boutons d’acné et garder ainsi l’humour facile pour les clips. A la place, on y trouve un peu de contestation politique très générale (We need more bricks) et de desespoir passe sous le coup de de la science-fiction (Take me with you), voire de la maturité (Go outside).

Neck Deep ne surprendra pourtant aucun fan de Neck Deep, voir de pop punk, mais a réussi pourtant à charmer mes oreilles généralement étrangères aux voix nasillardes du genre. La facilité a parfois du bon, surtout quand elle est passée experte dans l’écriture de tube, et ce disque n’en manque certainement pas. La réponse à la question: Le pop punk est-il encore seulement populaire qu’en Angleterre? se trouve peut-être dans ce disque destiné à faire partie des discothèques de plusieurs générations de skateuses et de skateurs réformés ou en devenir.