HEALTH – Rat wars (Loma Vista, 2023)

Doté d’un talent inouïe pour écrire la bande son d’un film de science fiction des années 90, HEALTH a réussi son virage vers l’industriel depuis avoir signé la BO de Max Payne 3 en 2012 et sonne encore aujourd’hui comme une porte d’entrée vers un futur alternatif fait d’implants cybernétique et de cyborgs mélancolique.

Après une pandémie passe en compagnie de leurs fans sur leur Discord à célébrer toutes les semaines l’arrivée du jeudi (le fameux Feliz Jueves accompagné d’une animation autour du personnage de Asuka Langley d’Evangelion), et à échanger des fichiers audios avec des dizaines d’artistes pour composer deux disques de collaborations (avec Perturbator, 100 Gecs, Lamb of God, Trent Reznor, Jpegmafia…), le trio est de retour avec la version « moderne » de Pretty hate machine, Rat wars.

Pour écrire une nouvelle BO a la douche de sang du club vampirique de Blade 2 (voir Blade 32 dans leur univers), ils se sont adjoints les services du producteur Stint, d’habitude derrière les manettes pour des artistes bien plus pop comme Carly Rae Jepsen, Kesha ou Joji, pour écrire et produire les titres les plus langoureux et lugubre de leur carrière derrière un mur de guitare et de clavier digne de protéger la matrice. De quoi presque faire passer inaperçu la présence du guitariste Will Adler (Lamb of God) pour un riffs très Slayer sur Children of sorrow ou le sample de Like rats de Godflesh sur Sicko.

Avec ses décharges de clavier gothique industriel et ses riffs menaçant, tout l’album dégage l’intensité approprié pour accompagner les pérégrinations de cyborgs mélancoliques, vêtu de trench coat en cuir, foudroyés par la morosité d’un futur imparfait, qui se cachent dans des ruelles pour dissimuler leurs larmes dans les gouttes de pluie ininterrompu du Los Angeles alternatif de 2023.

On nous avait promis des jetpacks, on a reçu à la place des antidépresseurs. Dans ce monde décevant ou l’on recherche pourtant toujours l’amour et un peu de réconfort. HEALTH et sa Sad Music for Horny People (Tm) offrent aux enfants du cyberespace moderne cependant la bande son parfaite. Une musique queer, heavy et mécanique dote du début a la fin de mélodies aussi puissantes que réconfortantes.

Don’t try/ The future is here/ And there’s no way out (extrait de Don’t try).