Les membres de Closet Witch cachent peut-être mal leur lien avec l’occulte s’ils ont choisi ce patronyme mais ils sont tout aussi peu habile pour déguiser leur passion pour le screamo à la Orchid ou pg.99.

Ne vous laissez donc pas tromper par les déflagrations de cymbales, l’abondance de l’emploi du mathcore pour décrire leur son ou encore les trémolos de guitares, derrière cette passion pour la causticité se trouve une musique émotive sans commune mesure avec les démonstration en dextérité des musiciens adeptes des compositions barres. Au lieu de chercher à rivaliser avec qui que ce soit, Closet Witch se retranche dans une tornade seulement interrompue au bout du huitième titre par un morceau ambiant.

Chiaroscuro rappelle ainsi le son des sorties du label Robotic Empire ou des débuts de Full of Hell quand leur musique avait une dimension moins démoniaque et plus déchirée. Les ralentissement de You, Me & Venus in decay ou du final de To the cauldron dégagent cependant une puissance malsaine autrement absente des compositions ou les pieds du quatuor appuient tous sur l’accélérateur.

L’enthousiasme général avec lequel Chiaroscuro est accueilli n’a donc rien d’étonnant tant Closet Witch fait forte impression en une quinzaine de minutes saisissantes plus intense que violente. Cette fragilité sous-jacente se ressent tout autant à travers la production, les cris poignants de Mollie Piatetsky ou le grain fin et brouillon de la guitare de Alex Crist et font de Chiaroscuro un incontournable pour les amateurs de musique bruyante que délicate.