Final Gasp – Mourning moon (Relapse Records, 2023)

Vous m’excuserez d’avoir attendu de visionner une vidéo comique pour enfin apprendre à découvrir les Misfits mais contrairement a la majeur partie de la population coincé devant la télévision après 22:00 pour regarder des vidéos de metal sur MCM, le visionnage du clip de Mother de Danzig ne m’avait pas convaincu d’aller plus loin. C’est un tort, je le reconnais, et de ce fait le punk de goth clouté m’a toujours échappé, jusqu’à ma rencontre avec Final Gasp.

Originaire de Boston et signe sur Relapse Records, Final Gasp est ce que vous obtenez quand vous demandez à des musiciens plus talentueux d’écrire des chansons dans le style de Samhain. Réduisez ensuite la taille de l’ego du chanteur, en comparaison avec celui de Glenn Danzig, et gardez un peu de sa passion pour le grandiloquent, et vous obtiendrez des morceaux parfaits pour qu’Halloween perdure pendant toute l’année.

Les fantômes auréolant les guitares tandis que la voix du chanteur semblent sortir du fond de la tombe pour nous conter un récit différent sur chaque morceau, comme si le gardien des Contes de la Crypte avait été remplacé par un enjôleur romantique un brin possédé. Avec un parfait sens du dramatique, les musiciens contribuent ainsi chacun à leur tour aux récits avec leurs instruments. Les coups de basse au début de chaque couplet de Climax infinity ressemblent donc à des clous plantés dans le cercueil ou vous vous retrouvez ainsi enfermés dès le début de l’album sans espoir de vous en échapper avant la fin du récit. Quand a la frappe du batteur sur 14 Gates, elle résonne avec tant de conviction qu’il renforce ainsi tout le dramatique du morceau.

Plus que l’atmosphère, c’est l’attention portée aux détails dans chaque morceau qui fait de Mourning moon un album exemplaire en termes de narration et lui permet de s’élever a la hauteur des histoires contées par Glenn Danzig dans ses multiples projets. Quand ils se font moins terrifiants, le groupe arrive même à tutoyer The Cure dans une veine plus punk sur le refrain le plus immédiat du disque, le magnifique Mourning moon.

A mi-chemin entre le punk, le hardcore et le metal tout de cuir vêtu, Final Gasp réussit avec Mourning moon rien de moins qu’un sans faute pour les amateurs de two step, de permanentes et de littérature gothique. Avis aux amatrices et amateurs, si vous avez toujours voulu slammer sur la tête d’Edgar Allan Poe, Final Gasp est votre seul espoir de faire de ce rêve une réalité.