L’époque des plateaux Deathwish blindé de groupes affiliés ou signe sur le label co-fondé par Jacob Bannon semble bien révolu, au regret de toutes et de tous, mais pour leur retour en Europe la providence des nombreuses tournées autour des festivals ont permis a Converge de retrouver un peu de cette atmosphère avec entre autre, Frozen Soul et Gatecreeper sur certaines dates en Allemagne.

Pour les Pays-Bas, c’est un plateau un peu unique réunissant les rois du deathcore a l’ancienne, Dying Fetus, avec les petits prodiges du death metal progressif canadien, Archspire, et un autre phénomène américano/ecossais, le laser métal de Frontierer. Le tout avait de quoi faire rêver, mais visiblement pas dans le patelin de Tilburg, ou pas a cette période de l’année, car en ce mercredi soir, la petite salle du 013, bien plus réduite que la grande et sa capacité de 2000 personnes, n’étaient pas remplis à raz bord. Une tragédie, une infamie, une honte! La solution semble se trouver malheureusement dans une inadequation entre le public death metal et le public hardcore tant les tetes et les tee-shirts paraitront completement different une fois la doublette Archspire et Dying Fetus enchaine pour laisser la place a Converge.

C’est dans ce climat pas très hospitalier que Frontierer démarre donc les hostilités devant assez de monde mais avec le moins bon de la soirée. Habitué à sauter sur les tournées de leurs aînés pour se faire connaître, le petit groupe toujours indépendant n’eut pas l’air de convaincre beaucoup de monde malgré une performance tout à fait correcte. Un départ en forme de pétard mouillé cependant tant le groupe peut délivrer beaucoup mieux avec un son un peu moins crade et un public un brin plus enthousiaste. Dommage car le reste de la tournée semble s’être bien déroulé à en croire les vidéos postées les jours précédents.

Le public semble être beaucoup plus enthousiaste par Archspire et les blagues potaches des canadiens feront mouche entre des séances de tapping effrénés. Devant tant d’enthousiasme, le chanteur en profite pour demander au public de se séparer en deux pour faire une partie de twister à l’aide d’un tapis approprié jeté en pâture au public avant de lancer tout le monde les uns contre les autres. Le son est en leur faveur et très propre pour un death metal très démonstratif et malgré tout aussi amusant.

Place ensuite à la brutalité sans aucune subtilité pour un Dying Fetus booster par un son ultra gras et carré. Le teasing des nouveaux morceaux laissait présager un son encore plus bas du front pour le nouvel album du groupe après un Wrong one to fuck with a la production faiblarde et ce concert confirme la volonté du groupe de miser tout sur les basses fréquences. Les titres ont beau se ressembler avec des structures mosh part, tapping, mosh part, blast, mosh part, mosh part mais le trio joue avec une telle précision qu’il y a de quoi rendre neuneu les plus grands physiciens et autre neurochirurgiens. Brûlez vos diplômes, place à la violence et la brutalité débile. Un très grand set de Dying Fetus.

Avec une telle qualité sonore, on était en droit d’en attendre le meilleur pour Converge et ni l’acoustique, ni l’ingénieur du son du 013 ne trahit nos espérances. Après avoir les Bostoniens au moins une quinzaine de fois, ce set figure parmi ceux où le son était le plus clair et perçant. Toutes les subtilités du jeu de Kurt Ballou ont eu la liberté de s’exprimer au cours d’une setlist bien plus long qu’à l’Outbreak fest de Manchester. On débute toutefois à l’identique avec Eagles becomes vultures et Dark horse mais d’autres surprises arrivent bientôt dans le set comme le titre éponyme de All we love we leave behind suivis de Predatory glow du même album, un Thaw a trois voix au lieu de Homewrecker (mais toujours Hell to pay de Jane Doe), et toujours pas de morceaux de No heroes mais beaucoup de Axe to fall dont le rendu est toujours bien plus efficace en concert que sur disque (Worms will feed/rats will feast, Reap what you sow, Cutter), un You fail me noise et lancinant, et quelques morceaux choisis du dernier album (Under duress, Eye of the quarrel). La bonne humeur évidente du groupe durant les balances fait tout autant plaisir à voir car après tant d’années à parcourir l’Europe il y aurait de quoi être déçu de ne pas faire salle comble. A la place, le groupe se donne à fond (Ben Koller brise même une cymbale!) et Jacob Bannon remercie autant le public que le personnel du 013 et tant de passion fait vraiment plaisir a voir pour un fan venu depuis Amsterdam malgré des problèmes techniques sur la ligne de train entre Hertogenbosch et Tilburg. Le genre de concert qui ne vous pas matière à regretter de vous être déplacé pour une énième fois quand son amour pour un groupe est toujours récompensé par des concerts aussi excellents.