Outer Heaven – Infinite psychic depths (Relapse Records, 2023)

Fort d’un deuxième album sorti en 2018 chez Relapse Records, Outer Heaven aurait pu être au sommet du renouveau de la scène death metal américaine. Un an avant l’atterrissage de Deserted, bien avant l’explosion des groupes de chez Maggot Stomp, Realms of eternal decay était un disque solide influence, entre autre, par les finlandais de Demilich, et ne reussit pas a capturer l’imagination d’un public plutôt intéressé par une musique plus direct et plus groovy, comme l’ont prouvé par la suite de Gatecreeper, Sanguisugabogg et 200 Stab Wounds, ou par une atmosphère plus aérienne à la Blood Incantation

De retour avec Infinite psychic depths, Outer Heaven n’a pas non plus cherché à se refaire une identité et préfère aller de l’avant avec un death metal toujours aussi technique et encore plus musclé. Relevé par une production plus dynamique, le jeu de Paul Chrismer a la batterie permet des transitions encore plus brutale entre la gymnastique manuel des guitaristes Jonathan Kunz et Zak Carter dont la production souligne à la fois la technique tout en accentuant le gras pour ne pas perdre en épaisseur. Le prix Acide gras monoinsaturé revient néanmoins au chanteur Austin Haines dont les growls n’ont rien à envier à ceux de Lord Worm de Cryptopsy à la grande époque.

Quelques hurleurs, dont JR Hayes de Pig Destroyer, Steve Tucker de Morbid Angel et Alex Jones de Undeath, viennent poser leurs voix bien plus fluettes en comparaison sur quelques titres, mais c’est surtout la présence de choeurs folk sur Unspeakable aura que l’on retient tant leur présence souligne l’atmosphère apocalyptique du final. En parlant d’apocalypse, Dave Suzuki (ex. Vital Remains) intervient pour un solo de guitare triomphant sur Rotting Stone/D.M.T.. 

Pris individuellement, les onze morceaux font preuve d’assez de pirouettes et de riffs serpentesque pour compter leurs propres histoires. En revanche, ces innombrables contorsions en font un disque lourd et dense à même de ravire les passionnés de death metal le moins accueillant et de repousser les amateurs de death metal direct, groovy ou aérien. Un album parfait pour souligner l’individualité d’Outer Heaven et leur désintérêt à surfer sur la vague actuelle. Selon l’angle d’approche, on appréciera ou non cette décision mais, il n’en reste pas moins qu’Infinite psychic depths reste un album remarquable.