Mieux vaut tard que jamais. Sorti le 25 Février de cette année, la direction radicale prise par le groupe de Death metal, Blood Incantation, aura mis du temps à me convaincre malgré le courage artistique pris par ce groupe d’offrir comme premier album sur Century Media un album purement ambiant sans aucune guitare ou rythmique.

Avec Timewave zero, le quatuor a décidé de donner la parole à leur passion pour le synthé, la musique new age et le rock progressif. Influencé par Tangerine Dream, Klaus Shulze (Ash Rah Tempel) ou Dead Can Dance, cette nouvelle étape dans l’évolution de Blood Incantation ne se veut pas un virage artistique mais une déclinaison de l’atmosphère et des thématiques à la fois spatiale et méditative déjà présente sur Hidden history of the human race (ou le groupe avait pourtant place alors une reference au Dark side of the moon de Pink Floyd).

Que l’influence de Morbid Angel sur ce nouveau disque ne soit pas évidente, le groupe n’a pas tant changé si l’on écarte l’emploi d’instruments différents et que l’on s’arrête sur les sonorités dignes d’un voyage galactique. Dans une fusée ou depuis un tapis de méditation, les esprits sont tournés vers le ciel et les successions de nappes de synthétiseur orchestre ici guident un voyage intérieur apaisant et grandiose a l’instar des structures rock progressives des compositions de leur album précédent.

Tout comme Ulver, Cave In ou Scott Walker, Blood Incantation vient de mettre son pied en dehors d’un terrain connu pour ses fans de la première heure et il n’y a aucun doute à avoir sur l’influence de cette nouvelle étape sur leur prochain album. Pour l’heure, le groupe ne semble pas avoir abandonné le death metal pour leur futur, mais Timewave zero dévoile non seulement l’ambition mais le talent du groupe pour composer des morceaux dénués de toute structure rock ou progressive et faire de leur talent un outil de voyage mystique pénétrant à condition de lui laisser le temps de vous attirer dans son orbite.