La sortie très attendue de ce split entre le super groupe End (Fit for an Autopsy, Counterparts, ex. The Dillinger Escape Plan) et Cult Leader (ex. Gaza n’aura pas droit à une sortie vinyle coordonnée. Faute à un manque de matière première et la présence toujours plus envahissante des rééditions absolument nécessaires (non) de tous les disques des Beatles et de David Bowie, le CD aura donc droit à une sortie en Septembre tandis que les amateurs de vinyle devront attendre jusqu’en 2023. Un décalage conséquent heureusement compensé par le streaming de ces quatre morceaux.

Des deux groupes, et malgré une longue parenthèse à côté des trois lettres de leur nom, la plupart des fans de Cult Leader découvriront sûrement l’existence de End. Nul doute à avoir néanmoins sur la probabilité de retrouver bientôt la courte discographie de cette formation dans leur playlist tant le chaos discordant possède d’affinité avec le monde de Converge et Gaza.

Avec des morceaux dégoulinant de saturation, le hardcore de End évoque le mur de bruit blanc rencontre a l’écoute du premier album des islandais de Minus avec un tempo entre le chaos de The Dillinger Escape Plan et les murs de mosh part de Counterparts ou le chanteur de End occupe la plupart de son temps. Pas de surprise pour les heureux acquéreurs de leur premier album, Splinters from an ever-changing face en dehors d’un tempo plus lent et de sonorité un peu plus industriel durant The host will soon decay.

Côté Cult Leader, les fans de longue date n’auront aucun mal à reconnaître leur groupe favoris dans les blasts et les larsens articulés pour flageller l’auditeur. Malgré une pause de quatre ans, le quatuor n’a rien perdu de son talent pour les atmosphères opaques creusées avec virulence par des riffs plein d’harmoniques syncopes et de lignes de basse goudronneuses.

Ataraxis prend a peine le temps de se présenter avant de dévaster tout sur son passage. Long shadows en revanche mérite bien son patronyme avec un ralentissement au milieu digne des plus belles heures de Neurosis où la mélodie se contorsionne jusqu’à exprimer un lent hurlement d’agonie avant de s’effondrer.

Pas de vainqueur par chaos dans une telle confrontation. A l’image des deux visages opposés à la manière du yin et du yang de la pochette, End et Cult Leader sont deux facettes d’un même tout et nulle doute que les musiciens des camps apprécieront les contributions de leurs partenaires.