Devil Master – Ecstasies of never ending night (Relapse Records, 2022)

Remonter le temps ou arrêter la terre de tournée sont des travaux herculéens dont seul Superman s’est rendu capable quand Christopher Reeve endossait encore le costume du plus célèbre des Kryptoniens. Depuis, beaucoup ont tenté de faire de même sans jamais réussir mais ça n’empêche toutefois pas de nombreux prétendants d’essayer et a ce petit exercice on peut tout de même décerner a Devil Master le prix de la persistance.

Avec un album et un EP à leur actif, tout deux chez Relapse Records, le groupe a choisit des patronymes des plus metal, des habits digne des meilleurs devantures de costume de théâtre à bas prix et des riffs capable de vous faire vérifier plusieurs fois la date de sortie du disque. Oui, nous sommes bien en 2022 et il y a toujours des gens capables de faire du proto-black metal a une époque ou le death metal à envoyer des groupes dans l’espace.

Bien que peu de chose ne sépare les disques précédents du groupe de ce nouvel album, l’arrivée d’un nouveau batteur et claviériste au CV charge (ex. Hatred Surge, ex. Mammoth Grinder et surtout actuel batteur de Power Trip) et quelques dates en ouverture de My Chemical Romance auront mis le nom de Devil Master devant les yeux et les oreilles d’un nombre bien plus important de monde.

Cependant, malgré la présence d’une nouvelle paire de poignées habituée au tempo les plus soutenu, la vitesse des morceaux en a pris un coup sur ce nouvel album par rapport à la fulgurance des compositions de l’album précédent, Satan spits on children of light. Plus précis dans son jeu, le prénommé Festering Terror in Deepest Catacomb (aussi connu sous le nom moins glorieux de Chris Ulsh) donne un tempo plus heavy metal pour laisser de la place aux riffs du duo formé par Darkest Prince (Francis Kano) et Infernal Moonlight Apparition (John Hades, le seul qui n’aurait pas besoin d’un pseudonyme tant son propre nom est déjà métal) et le résultat brille parfois de mille feu comme sur le lead de The vigour of evil digne de transpercer un clair de lune.

On ne peut cependant pas dire la même chose de l’intégralité du disque dont le rythme souvent un peu trop confortable perd l’urgence et la folie des anciens albums du groupe malgré une production bien meilleur où l’on a laissé plus de place aux instruments, en particulier le jeu solide du bassiste Disembody throught Unparalled Pleasure, aka Max, pour s’exprimer. Ecstasies… n’en demeure pas moins un album agréable pour satisfaire tous les besoins en heavy metal satanique et semble être fait avec le plus grand sérieux malgré tout le potentiel comique de tel sobriquet et de pareille photo promo en 2022. Le spectacle n’est toutefois pas assez impressionnant au-delà de quelques morceaux éparses comme Acid black mass ou Shrines in cinder (comme par hasard les singles sortis avant l’arrivée de l’album complet) pour mériter d’y revenir fréquemment. Intéressé vous plutôt aux disques précédents du groupe et attendons de voir si un prochain album permettra au groupe de donner naissance a un petit Damien plus énergique et démoniaque.