Les modes passent mais les groupes restent. Le rétro thrash n’est peut-être plus au sommet, éclipsé par la nouvelle vague death metal américaine, le retour en grâce du neo metal et la montée en puissance d’une scène hardcore toujours plus dynamique, mais Municipal Waste n’est pas mort et bénéficiera peut-être de la redécouverte des classiques du thrash par une nouvelle génération fan du personnage d’Eddie de Stranger Things et son interprétation de Master of puppets devant une horde de démon, ou encore par la nouvelle génération inspire par Power Trip (Drain, High Command, Lowest Creature…).

Ce nouvel album arrive en tout cas à point nommé après un Slime and punishment efficace ou le groupe avait tenté de capturer de nouveau l’énergie de leurs débuts malgré un manque assez flagrant d’inspiration dans les riffs. Electrified brain pointe en revanche vers le thrash de Metallica et Megadeth toujours conduit par la frappe hyperactive de Dave Witte (Blood vessel/Boat jail) et une cargaison de riffs immédiatement mémorable.

La guitare lance au travers du crâne du mort vivant électrocuté en couverture résume bien le programme tant Electrified brain met les guitares à l’honneur (Crank the heat et son riffs principal très Mastodon). On ne compte pas le nombre de solo disséminé sur ce nouveau disque et le chant de Tony Foresta apparaît aussi plus mélodique (High Speed Steel, Thermonuclear protection) avec des placement plus inspirés en comparaison avec son interprétation sur Slime and punishment et le EP The Last Rager. Faut-il y voir un effet positif du repos forcé par la pandémie et la mise en sommeil de son side project Iron Reagan, dont les deux albums The tyranny of will et Crossover ministry donnaient du fil à retordre à son groupe principal?

Electrified brain n’apporte toutefois rien de neuf sur le papier à la musique de Municipal Waste donc ne vous attendez à aucune révolution. En revanche, à son écoute il est difficile de nier le regain d’énergie et de créativité du groupe après quelques années de laisser aller. Plus thrash, moins crossover, toujours aussi obsédé par les films d’horreurs de série B, la cuvée 2022 de Municipal Waste tombe à point nommé pour montrer aux autres générations qu’il y a encore de la vie dans le thrash à l’ancienne.