Tzompantli – Beating the drums of ancestral forces (20 Buck Spin, 2024)

Évènement historique, la Philarmonique de Paris accueuille jusqu’au 29 Septembre une exposition célèbrant 50 ans de l’histoire du metal! On y on retrouve représentés les principaux genres, ainsi que le hardcore, et leurs figure de proue sous la forme de disques, d’affiches et d’items organisé par une museographie didactique faites pour convaincre les refractaires et célèbrer une culture très mal considérés depuis sa naissance. Contexte nationale oblige, on y a fait un peu de place dans une pièce un peu isolé pour la scène française, mais aussi pour des régions plus isolés comme le Japon, le Brésil ou la fameuse scène du Botswana illustré par des clichés du reportage photo de Adventure. Aurait pu figurer au côté de ces formations, les californiens de Tzompantli dont le death metal tient autant de Incantation, Bolt Thrower, Neurosis et Xibalba que du folklore pré-colonial sud américain.

Bien que le groupe ne vienne pas a strictement parler d’Amérique du Sud, Tzompantli n’a rien du death metal influencé et dédié a l’histoire egyptienne de Nile. A voir les pseudonymes et les noms des musiciens, Beating the drums of ancestral forces est une célèbration d’un héritage mutilé par les invasions européennes et une manière de créer la bande son d’une culture triomphante contre ses envahisseurs.

Fier et puissante, la musique de Tzompantli n’use pas du folklore pour son decorum et l’intègre plutôt dans un death metal old school et poisseux, renouvelé par des instruments traditionnels et des rituels d’incantation de la toute puissance des divinités sud-américaines. Le riffing emprunte au meilleur d’Incantation et se mêle à la force hypnotique des vieux albums de Neurosis (Tlaloc Icuic) tout au long d’un album dense et prenant par sa cohérence.

La noirceur toute puissante de Beating the drums of ancestral forces renouvelle le death metal comme jamais tout en rendant hommage aux groupes les plus menacant de son histoire, de dISEMBOWELMENT a Nile en passant par Dead Congregation. Sans jamais s’approcher du hardcore, le grain etouffant des guitares et les breaks n’ont rien a envier non plus au sentiment de menace des morceaux les plus etouffants de Xibalba (Tlayohualli) quand tout les musiciens s’interrompent pour mieux vous ecraser.

Par son union originale et brillante du death metal old school, du post-hardcore, du funeral doom et de la culture sud américaine, Tzompantli vient peut-être de créer une nouvelle branche du death metal encore jamais entendu capable de mettre en musique le massacre des conquistadores. La deconstruction et la destruction du colonialisme n’a jamais été aussi bien mis en musique.